Sur la place du marché


Sur la place du marché,

Vont et viennent les gens.

Sur l'axe imaginaire qui coupe la place en deux.

Les piétons pressent le pas

Vers la gare

Ou pour rentrer chez eux.

Tout autour,

Les boutiques sont ouvertes

Où l'on peut trouver

Pour se restaurer,

Se coiffer,

Se désaltérer,

Se maquiller,

Jouer aux jeux qui jamais ne font gagner

Ou boire, boire, boire.

Des rires fusent ça et là,

Gras, pour ceux qui affirment qu'ils sont là,

De lycéens et collégiens, plus aigus et discrets,

Qui explosent et s'éteignent, repris par d'autres rires

Tout aussi aigus.

Sur la place du marché,

Jouent parfois des enfants.

Ils font du vélo, jouent au ballon,

Sous la surveillance lointaine

Des adultes présents et discrets.

Quelques véhiculent se sont égarés ici,

Interdits mais posés,

Ils forment de grosses taches métalliques

Epaisses et discordantes.

Sur la place du marché,

Les gens filent quand le froid vient piquer

Ils flânent et s'éloignent quand le soleil darde de ses flèches

Le granit sombre chargé de chaleur,

Recherchent l'ombre, rare, de quelques parasols du café.

Sur la place du marché, les dalles se soulèvent,

Les marches se décrochent et rêvent d'évasion

Elles avancent peu à peu,

Parviennent à s'extirper,

A se carapater,

En toute discrétion.

Sur la place du marché,

Les langues se délient, se lient,

S'exposent,

S'étalent,

Se partagent,

S'échangent,

Résonnent,

Raisonnent,

Percutent,

Interpellent,

Apostrophent,

Se répondent,

Bal d'humanité

Réuni sur quelques mètres carrés.

Sur la place du marché,

Le rideau s'est levé,

Ouvre un nouveau théâtre

Sur une autre journée.

Asnières sur Seine, le 7 mars 2023

© 2019 Pascal Deleu. Tous droits réservés.
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